Jeannette : pa ‘vediomp yaouank e-pad ar vakañsoù, a biñ, ed iomp da glask pioka amañ, Didier. Pa vezo ar mor en traon
Didier : ya, amañ
Jeannette : peket ar c’hareg ‘hont.
Didier : ya
Jeannette : hag e vize lakaet amañ da zec’ha.
Didier : war an
Jeannette : war an teven. Me lar dit pa vezo, petra, ar sac’h leun, glep, e biñ, mer a vichou, mer a vichou, ez omp kouezhet, ez omp kouezhet a’i’e. Ha veze laket ar pioka da zec'ha a'i'.
Didier : e-pad ar vakañsoù ?
Jeannette : ‘pad ar vakañsoù.
Didier : te oa yaouank ?
Jeannette : daouezek vloaz, ma’tre’.
Didier : tout ar re yaouank.
Jeannette : ouais, tout ar re yaouank dorc'h a... Kervelt, Lostrouc’h, a biñ non, tud dorc’h a Gelerdut ha va c’houjinez, Giselle ha Jeannette, Etiennette Leborgne, ar re tout a'e. Etienne Appriou. Ar re ed io’ tout er skol ed iom'-ni. Un tammig kosoch’ evidon-me memestra. Me' ni nije plujadur.
Didier : pellec'h e oa ar pioka ?
Jeannette : pioka war ar c'hareg.
Didier : a-drein ar c’hareg pe amañ ?
Jeannette : Biñ, tout le long sur les rochers. Hag e veze... Pa vezo ar mor an traon p's'gwir ar mor e‘ kustum sevel... mont... dont en-dro. Eh biñ, e veze kaset war an deven a'e. Daou pe t'i sac’h. Daou pe t'i sac, ah non...
Didier : sac'h
Jeannette : sac'h. Pevar a vichou memes, ' a zepend. Hag e veze kouezhet alies
Didier : Kouezhet ?
Jeannette : biñ, ya. N’eo ke’ plad, hiñ,
Didier : non
Jeannette :war ar c’herier, war ar rocher n’eo ket… ba’ ar gareg, an dra-'e, n’eo ket eas. Ha veze zec’het a'e neu'e. Pa neze g echu ar mare ed iomp da di va zad kozh, va zintin a'e da eva kafe ha tout an dra ’e. Ga' Jeannette ha Gisèle, va zad kozh oa 'ba'zh, en e, er ger. Ha veze... Hag ed io’ kafe ha tout. Ha goude ed iomp d’ar ger. Hag a vechou pa z'iomp emgavet er ger, ar glav e d(j)eu' en-dro. Kemer ar velo dorc'h an dro ha dont da ramasi ar pioka amañ kenkals, biñ. Pa edo sec’h... Evit gaout (?)... Evit poent... Veche glepet en-dro... An dra'e veze great... Plijadur noa d'ober an-dra tout .. ' veze kals ar(l)c’hent evid ober an dra’e ’mechta.
Didier : D’ar mare se, te oa ’ba’ skol ?
Jeannette : me' n'ioa ket... N'ioa ket... On venait quand il y avait la marée, Didier. Pa vezo mare, ed iomp ha n'hent all. Comment on disait marée en breton ?
Didier : mare ? Al lanv ?
Jeannette : Ya o ya, ma keres. Pa veze ar mor e disken leun, kwa. Hag a c'houde, bon voila, ha a c'houde ed iomp d’ar skol, hiñ.
Didier : E Plouguerneau ? E Plougerne ?
Jeannette : E Lilia
Didier : Ar skol a oa
Jeannette : Me djeu' d'ar skol e Lilia, da genta. Hag a c'houde pa meus bet pevarzek, quartorze ans, on eat d’ar skol, école ménagère e Plouguerne, jusqu’à mes 17 et demi, kwa.
Didier : hag a c'houde, te zo bet labouret...
Jeannette : à Treflez, e Treflez
Jeannette : quand nous étions jeunes, éh bien, pendant les vacances, nous allions à chercher du pioka ici, Didier. Quand la mer était basse
Didier : oui, ici
Jeannette : jusqu'au rocher là-bas.
Didier : oui
Jeannette : et c'était mis à sécher ici sur la dune.
Didier : sur la
Jeannette : sur la dune. Moi, je te dis quand, quoi, le sac était plein, mouillé, plusieurs fois, plusieurs fois, nous sommes tombés, nous sommes tombés ici. Et on mettait le pioka à sécher, ici.
Didier : pendant les vacances ?
Jeannette : pendant les vacances
Didier : Tu étais jeune ?
Jeannette : Douze ans, peut-être.
Didier : Tous les jeunes
Jeannette : Oui les jeunes de... Kervelt, Lostrouc'h, ah bin, non... des gens de Kelerdut et ma cousine, Gisèle et Jeannette, Etiennette Le Borgne. Tout ceux-là. Tous ceux qui étaient à l'école (où) nous étions nous. Un peu plus vieux que moi, quand même. Mais nous avions du plaisir.
Didier : où était le pioka ?
Jeannette : Du pioka sur le rocher
Didier : Derrière le rocher ou ici ?
Jeannette : Bin, tout le long sur les rochers. Et c'était... Quand la mer était basse parce que la mer, comment, a l'habitude d'aller... de revenir. Eh bin, c'était apporté sur la dune, là. Deux ou trois sac. Deux ou trois sac, oh non...
Didier : sac
Jeannette : sac... Quatre, parfois, même, ça dépend... On est tombé souvent...
Didier : Tombé ?
Jeannette : Bin oui. Ce n'est pas plat
Didier : non
Jeannette : sur les rochers, sur le rocher, ce n'est pas... Dans les rochers, ça, ce n'est pas facile. Et c'était séché là, donc. Quand la marée était finie, nous allions chez mon grand-père, chez mon oncle, là, pour boire du café , et tout ça. Avec Jeannette, Gisèle, mon grand père était dedans... dans sa... à la maison. Et c'était... Et il y avait du café et tout. Et après, nous rentrions à la maison. Et parfois, quand nous étions arrivés à la maison, la pluie revenait... Prendre le vélo de retour et venir ramasser le pioka ici, au cas où, bien... Quand il était sec... Pour avoir (?)... Au moment... il serait mouillé à nouveau...Cette chose était faite... Nous avions du plaisir à faire tout ça... ' y avait pas beaucoup d'argent à faire ça, quand même.
Didier : A cette époque, tu étais à l'école ?
Jeannette : mais il n'y avait pas... Il n'y avait pas... Quand il y avait la marée, nous allions, Didier. Quand il y avait la marée, sinon. Comment on disait en breton ?
Didier : marée (mare) ? La marée (lanv) ?
Jeannette : Oui, si tu veux. Quand la mer était basse complètement, quoi. Et après. bon voilà, et après, nous allions à l'école.
Didier : A Plouguerneau ? A Plougerne ?
Jeannette : A Lilia
Didier : L'école était à
Jeannette : je venais à l'école à Lilia, d'abord. Et après quand j'ai eu quatorze ans, quatorze ans, je suis allée à l'école, école ménagère, jusqu'à mes dix-sept et demi, quoi.
Didier : et après, tu as été travaillé ...
Jeannette : à Treflez, à Treflez.