Breton populaire, breton des clercs : la grande rupture

La codification de la langue bretonne a, essentiellement, été faite par des écrivain.es et  militant.es breton.nes.
Cette codification est toujours l’objet de conflits politiques forts : droite (extrême-droite) / gauche, nationalistes/régionalistes/jacobins…
Aujourd’hui, les institutions (Conseil régional, écoles Diwañ, académie de Rennes, télévision et radio publiques…) emploient une version actualisée du breton peurunvan (complètement unifié).
Un fait majeur du breton d’aujourd’hui, c’est que ce breton des institutions est souvent peu compris des locuteurs natifs ; c’est-à-dire des hommes et des femmes dont le breton est la langue maternelle ; des générations maintenant âgées.
On pourrait dire de manière radicale que le processus de codification s’est fait sans cette communauté de locuteurs natifs qui de toute façon, était peu présente dans le mouvement breton.
D’une certaine manière, je fais partie du mouvement breton. Et j’ai appris ce breton moderne. Quand j’ai commencé mes entretiens avec Jeannette, j’ai entendu un breton que je n’avais jamais entendu ; c’est un breton dont la cohérence m’a paru bien plus manifeste que le breton moderne que j’avais appris (et bien plus facile à comprendre et à faire mien).
Mais c’est là, un point qui renvoie à la question de la langue maternelle.