Le breton (brezhoneg)
Le breton est une langue celtique de la branche brittonique qui compris aussi le cornique et le gallois. L'autre branche de langue celtique encore parlée aujourd'hui est le gaélique (gaélique d'Irlande, d’Écosse et de l'ile de Man).
français | breton | cornique | gallois | gaélique (d’Irlande) |
breton (langue) | brezhoneg | bretonek | llydaweg | briotáinis |
cinq | pemp | pump | pump | cúig |
abeille | gwenanenn | gwenenen | gwenynen | beach |
chaise | kador | kador | cadair | cathaoir |
tête | penn | penn | penn | ceann |
Le breton a été apporté en Armorique par les populations bretonnes de l'Ile de Bretagne (actuelle Grande Bretagne) notamment durant la période du VII au X siècle quand elles fuyaient la progression belliqueuse des peuples anglo-saxons sur l'Ile de Bretagne ; d'où la proximité du breton (d'Armorique) des langues bretonnes de l'Ile (gallois et cornique). En Armorique, on parlait gaulois et des variétés de gallo-romain. Peu à peu, l'Armorique devient la Bretagne. Le gaulois est visible dans le breton contemporain. Le breton a connu une expansion géographique maximale au XIV siècle (atteignant Rennes et Nantes), visible dans la toponymie (répartition des toponymes en plou-, par exemple). Puis le breton est entré dans une longue phase de recul géographique (vers l'ouest) et sociale (usage déclinant dans l’aristocratie, la bourgeoisie et le haut clergé). La situation se stabilise au XVII siècle ; on reconnaît une frontière linguistique (Saint-Brieuc, Vannes, Nantes) qui sépare la Basse Bretagne (bretophone) et la Haute Bretagne (non bretophone mais où on parle gallo). Les emprunts au français nombreux dans tous les moments de l'histoire de la langue bretonne. Le breton connaît des variations dialectales qui s'efface au profit d'une forme dialectale singulière, le néo-breton (qui a mauvaise presse). Au début du XXème siècle, on comptait un million de bretophone (estimation Fañch Broudig) contre 200 000 aujourd'hui.
Cinq variétés dialectales

Sur le site de Mélanie Jouitteau, une présentation des variations dialectale du breton : https://arbres.iker.cnrs.fr/index.php?title=Variation_dialectale#variation_vs._breton_standard
Pays bretons

Source : geobreizh (https://www.geobreizh.bzh/)
Breton des clercs, breton populaire : la grande rupture
La codification de la langue bretonne a, essentiellement, été faite par des écrivain.es et militant.es breton.nes.
Cette codification est toujours l’objet de conflits politiques forts : droite (extrême-droite) / gauche, nationalistes/régionalistes/jacobins…
Aujourd’hui, les institutions (Conseil régional, écoles Diwañ, académie de Rennes, télévision et radio publiques…) emploient une version actualisée du breton peurunvan (complètement unifié).
Un fait majeur du breton d’aujourd’hui, c’est que ce breton des institutions est souvent peu compris des locuteurs natifs ; c’est-à-dire des hommes et des femmes dont le breton est la langue maternelle ; des générations maintenant âgées.
On pourrait dire de manière radicale que le processus de codification s’est fait sans cette communauté de locuteurs natifs qui de toute façon, était peu présente dans le mouvement breton.
D’une certaine manière, je fais partie du mouvement breton. Et j’ai appris ce breton moderne. Quand j’ai commencé mes entretiens avec Jeannette, j’ai entendu un breton que je n’avais jamais entendu ; c’est un breton dont la cohérence m’a paru bien plus manifeste que le breton moderne que j’avais appris (et bien plus facile à comprendre et à faire mien).
Mais c’est là, un point qui renvoie à la question de la langue maternelle.