Enez Venan (1). Ar saout o neuial (L’Ile Venan. Les vaches qui nagent)

Enez Venan, ar saout o neuial. Ile Venan, les vaches qui nagent.

Jeannette m’avait parlé de cette chose bizarre : des vaches pâturaient sur l’Ile Venan (petite île à une centaine de mètres de la côte) et quand leur propriétaire oublier d’aller les chercher à la fin de la journée, alors elles rentraient par elles-mêmes en nageant jusqu’à la grève. Une scène qui pourrait faire partie d’un film un peu surréaliste et rural. Et une scène qui appartient bien à cette société ancienne et un peu merveilleuse dont Jeannette témoigne où on enterre les cheveux et où les vaches. Nous nous sommes arrêté.es face à l’Ile Venan. Le dialogue n’est pas des plus fluides.

Jeannette : a'e, 'mañ an Ile Venan. Hag an dud on doa, tu vois les vaches
Didier : ar zaout
Jeannette : ar zaout... e ioa ' chom eun tammig peuloc'h a'e. Hag a veze kaset ar saout war an Ile Venan, a'e fas. Hag-a pa vedo ar mor uhel, ar buoc'h oa e ninj dont ar ger. N'eo ke' bet alies met me meus gwelet ane'o ' ober, Didier. 
Jeannette : an Ile Venan zo a'e, hiñ, Didier. Ya, voila.
Didier : ha da biv eo an douar zo war an Ile Venan ? Se zo eun enez prevez ?
Jeannette : o, an dra'e zo d'an domaine public, me gav din.
Didier : pa veze laket, penoñs 'ta, ar zaout da beuriñ war an enez, an douar a oa...
Jeannette : oui, parce que... 'r an douar oa ket moian da lakaat ar pioka, ar bijin du da sec'hañ partout, Didier, matre ioa...
Didier : eur propriétaire bennak
Jeannette : matre, unan bennak 'n doa an douar memestra.
Jeannette : piv neus lavaret in e oa laket pataes . ' ke' sonj.
Didier : pataes ?
Jeannette : pataes war l'Ile Venan. 'meus ket sonj. Meus ket sonj dorc'h an dra' 'e
Jeannette : met d'a' poent -se vedo ket an hent, oa ket en hent, an dra'e, Didier. Veze ket ar parking amañ. Ar mor d ioa peket ese. Gav ket dit, quand même. Me gav din ar mor e chome a'e, memestra. Hag-a d'a' poents-se, Didier, ioa ket an hent. War an hent, vezo ket eat. Pa veziomp a vechou (e) ti va zad kozh. Ed iomp d'ar ger e pasiomp d'an od a'e.
Didier : hum
Jeannette : Ne oa ket an ti zo a-houn'. Hag emaomp e Kervelt da goude. D'a' poent-se ioa ket eun hent. . N'ioa ket nentra bet. Ioa eun hent 'vit ar c'har. Bremañ 'z eus ket moian ken parce que 'n eus lakeat...
Didier : des rochers
Jeannette : penoñs, ez eus eun tammig hent, amañ. 'vit petra e chom... 
Didier : marteze se zo eun hent adnevezet  ha laket propr o vont betek Kervelt
Jeannette : o, noñ. 'meus ket sonj. A'e zo an od da c'houde, 
Didier : setu eun hent 'vit mont 'z, od, marteze.
Jeannette : 'vit mont 'an od, me' boñ, neus ket moien 'vit mont pelloc'h
[bruit de klaxon]
Didier : oh, pardon
Jeannette : allez, on va y aller pour aller chez tante Fine.
Jeannette : là, se trouve l'Ile Venan. Et les gens qui avaient... tu vois les vaches
Didier : les vaches 
Jeannette : les vaches... habitaient un petit peu plus loin. Et les vaches étaient envoyées sur l'Île Venan, là, en face. Et-euh quand la mer était haute, la vache rentrait à la maison en nageant. Ce n'était pas souvent, mais je les ai vues faire, Didier. 
Jeannette : l'Île Venan est là, hein, Didier. Oui, voila.
Didier : et à qui était la terre qu'il y a sur l'Île Venan ? C'est une île privée ?
Jeannette : oh, c'est au domaine public, je crois.
Didier : quand on faisait, comment donc, paître les vaches  sur l'île, la terre était....
Jeannette : oui, parce que... sur la terre, il n'y avait pas moyen de mettre le pioka, le goémon noir à sécher partout, Didier. Peut-être qu'il y avait ...
Didier : quelque propriétaire
Jeannette : peut-être, quelqu'un possédait la terre, quand même.
Jeannette : qui m'a dit qu'on mettait des pomme de terre. 'me souviens plus
Didier : des pommes de terre ?
Jeannette : des pommes de terre sur l'Ile Venan. 'me souviens plus. 'me souviens plus de ça
Jeannette : mais à cette époque, il n'y avait (f2) pas le chemin, il n'y avait pas (f1), le chemin, ça là, Didier. 'y avait pas le parking, là. La mer arrivait jusqu'ici, tu crois pas, quand même. Je crois que la mer restait là, quand même. Et-euh à ce moment là, Didier, 'y avait pas de chemin. Sur chemin, on n'allait pas. Quand nous étions parfois chez mon grand-père, nous rentrions à la maison, nous passions par la grève, là.
Didier : hum
Jeannette : Il n'y avait pas la maison, là bas. Et nous sommes à Kervelt après. A cette époque, il n'y avait pas un chemin. Il n'y avait rien. Il y avait un chemin pour les charrettes. Aujourd'hui, on ne peut parce qu'on a mis...
Didier : des rochers
Jeannette : comment (pourquoi), il y a tout un petit chemin. Il reste pour quoi...  
Didier : peut-être c'est un chemin rénové et remis propre qui va jusqu'à Kervelt. 
Jeannette : oh, non. 'me souviens plus. Là, il y a la gr^ve, après 
Didier : c'est donc un chemin pour aller à la grève peut-être.
Jeannette : pour aller à la grève. Mais bon, il n'y a de moyen pour aller plus loin. 
[bruit de klaxon]
Didier : oh, pardon
Jeannette : allez, on va y aller pour aller chez tante Fine.