
Bered ar c'hezeg
A quelle occasion, Jeannette m'avait-elle dit qu'on enterrait les chevaux ici, du côté de Porzh Krac'h ? Je ne m'en souviens plus mais en tout cas, je voulais voir là où on enterrait les chevaux lors de notre promenade. Pratique ancienne qui me paraît emblématique de cette étrangeté cachée de mes oncles, tantes, leurs voisin.nes, leurs ami.es, et de ma mère.
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Jeannette : Amañ veze enteret tout ar c’hezeg veze marv. Hag a ni oa aon dorc’h an noz pase alaik kenkals viche deuet Didier : ar c’hezeg Jeannette : al loan. E, e, e. Ni d io' yaouank. An dra m’eus sonj dorch an dra-hé, atav. Ya, [???] Hag ar mor, a vechou veze ar mor, 'lato. Breman ez eus graet la dig, 'z eus great leun a draoù. Evit ampechiñ ar mor Didier : d’ar mare-se ne oa dig ebet Jeannette : hiñ ? Didier : ne oa ket eun dig amañ ? Jeannette : A, non, non, non. Didier : da biv oa an douar a-ze. E lech' veze lakaet ... Jeannette : d’unan bannak suramañ, peogwir an ti zo savet Didier : war ar v(b)ered Jeannette : ya, war ar v(b)ered Didier : met ul lodenn zo chomet gouez Jeannette : ya, me gav din. Matre ed iomp... Hent all ioa ket nentra bet ; ioa ket an hent. Oa ket nentra 'bet a'e d’ar poent-se Didier : an dud a lare : setu aman bered ar gezeg ! Jeannette : non non, ni oueze veze lak'et ar c'hezg pa vezent marv, hag ioa tout. Ne veze ket lavaret bered ar c'hezeg, hiñ, Didier. Didier : ne veze ket debret ar c’hig. Jeannette : a bin non, bin non Didier : perak ? penoñs, e vez debret kig ar saout Jeannette : kalskoude, kalskoude. Pa veze, pa veze lac’het ar vuoc’h ha petamañ z eus bet emgavet eun dra bannak. An dud, Didier, ar vuoc’h veze la'het. Hag an dud, Didier, ed ia da werzhan kig ba'z an tiez, a'e. Me meus gwelet ober an dra-hé, Didier. Attend je vais te dire en français, d'abord. Quand y avait des vaches qui mourraient comme ça, pour une raison ou une autre, on les tuait parce que la viande était bonne. Ar c’hig 'io' mat. Hag e veze gwerzhet, an dud ed ia da werzhañ eun tammig kig ‘barzh en tiezh. Didier : ya Jeannette : evit kaout eun tammig alc’hant. Amañ n' io' kals an tut hag en doa leun... Div verc’h, div vuoc’h, io' unan, div vuoc'h ‘bas pep ti matre. 'n hon ti-ni zo bet, i’é, eur vuoc’h, i'é. -unan, eur vuoc’h. 'r pimoc’h meus ké ken ar sonj. Da dante Fine (vo) goulen(net) ma ioa moc’h en hon ti-ni. Meus ké sonj, ken. Lapined ioa, 'm sur. Didier : yar ? Jeannette : yar, sur, i'é Didier : koulskoude n'eus dou'r ebet war-dro. Jeannette : ha 'n oa ket, memestra... on louait. Didier : ya feurmet eo eun tammig Jeannette : ya, eun tammig. ‘n ioa ké kals, hiñ Didier. evit kaout patates evit kaout du blé, ed. Didier : ed Jeannette : ed, hag an tammig patates hag a petaman betraves, betaraves, toud io'. Eun tammik pomme de terre, voilà. On n'avait pas. Buoc’h ioa an tammig. D'an (a)od e vez iomp. Kemer ar pioka, bijin du. Meus ket soñj viche gerzhet. Ni ne gwerzhemp ket bijin du. Meus ket soñj. Didier : ha kezeg ? Jeannette : a, non, non Didier : kezeg evit ar baesanted Jeannette : non... Toñtoñ Loik en doa eun loan hag e deu' da lanourad an douar. Eur vreur da va zad? A, Toñtoñ Loik... Toñtoñ Louitch Joli Coeur
Jeannette : ici, on enterrait tous les chevaux qui étaient morts. Et nous, nous avions peur la nuit de passer au cas où serait venu Didier : le cheval Jeannette : l'animal (cheval). Hé, hé, hé. Nous étions jeunes. De ça, je me souviens de ça, toujours. Oui [???]. Et la mer, souvent, il y avait la mer, quand même. Maintenant on a fait la digue, on a fait plein de choses pour empêcher la mer. Didier : A cette époque, il n'y avait pas de digue. Jeannette : hein ? Didier : il n'y avait pas de digue ici. Jeannette : Ah, non, non, non, non. Didier : A qui était cette terre-là. Où on mettait... Jeannette : A quelqu'un, sans doute parce que une maison a été construite. Didier : sur le cimetière Jeannette : oui sur le cimetière Didier : mais une partie est restée sauvage. Jeannette : oui, je crois. peut-être nous allions. Autrement, il n'y avait rien du tout. Il n'y avait pas la route. Il n'y avait rien du tout à cette époque-là ; il n'y avait pas la route. . Didier : Les gens disaient : voilà, ici, le cimetière des chevaux ! Jeannette : Non, non. Nous, nous savions qu'on mettait les chevaux quand ils étaient morts, et c'était tout. Didier : On ne mangeait pas la viande Jeannette : Ah, bin, non, bin, non. Didier : Pourquoi ? Comment, on mange la viande de vache. Jeannette : pourtant, pourtant, quand on tuait la vache à qui était arrivé quelque chose. Les gens, le veau était tué. Et les gens, Didier, allaient vendre de la viande dans les maisons. Moi, j'ai vu faire cette chose-là. Attend je vais te dire en français quand y avait des vaches qui mourraient comme ça pour une raison ou une autre on les tuait parce que la viande était bonne. La viande était bonne. Et elle était vendue. Les gens allaient vendre un peu de viande dans les maisons Didier : oui Jeannette : pour avoir un peu d'argent. Ici, il y n'avait (pas) beaucoup de gens qui avait plin de... Deux verc'h (?), deux vaches, dans chaque maison, peut-être. Chez nous, il y avait une vache, une seule vache. vache , aussi. Des cochons, je ne m'en souviens plus. On demandera à Tante Fine s'il y avait des cochons. chez nous. Je me souviens plus. Il y avait des lapins. Didier : des poules ? Jeannette : des poules, c'est sûr aussi. Didier : Pourtant il n'y avait pas de terres autour (votre maison) Jeannette : il n'y en avait pas, quand même... on louait. Didier : Oui, loué, un peu Jeannette : oui, un peu. Il n'y avait pas beaucoup (de terre), Didier, pour avoir des patates, pour avoir du blé, du blé. Didier : du blé Jeannette : du blé et un peu de pommes de terre, et autrement, des betteraves, des betteraves, il y avait de tout. Un petit peu de pommes de terre, voilà. On n'avait pas. Il y avait des vaches, un peu. Nous allions à la grève prendre du pioka, du goémon noir. Je ne me souviens pas (si) on (le) vendait. Nous, nous ne vendions pas de goémon noir. Je ne me souviens pas. Didier : et des chevaux ? Jeannette : ah, non, non Didier : des chevaux pour les paysans Jeannette : non, euh... Tonton Loik avait un cheval (animal) et il venait labourer (travailler) la terre. Un frère à mon père. Ah, Tonton Loik... Tonton Loik Joli Coeur
Bered ar c’hezeg (1) – Le cimetière des chevaux Bered ar c’hezeg (2) - Toñtoñ Louitch (Tonton Louis) Bered ar c’hezeg (3) – Tud e vale (Des gens qui marchent) Bered ar c’hezeg (4) – Ethnographie : le cheval
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